LOBROT la non directivité intervenante

Quand Joseph Breuer, à la fin de l'année 1881 et durant l'année 1882, tente de soigner celle qu'on appellera par la suite Anna O. et qui s'appelle en réalité Bertha Papenheim, par une méthode toute simple de conversation, que la patiente elle-même appelle "talking cure", il n'a aucunement conscience du fait qu'il est en train d'inventer la méthode qui va révolutionner les relations humaines au 19èmeet au 20ème siècles: la méthode non-directive. S'il essaye cette méthode, c'est en grande partie parce qu'il n'est pas lui -même un aliéniste ou un psychopathologue, qu'il ignore les techniques d'hypnose qui font fureur à Paris et n'appartient pas non plus au courant mesmérien, qui est installé depuis fort longtemps dans les capitales européennes. C'est un neurologue et il a fait des découvertes dans le domaine du système nerveux. Il n'a aucune expérience dans le traitement des hystériques.
Sa tentative, qui n'est en aucune manière une expérimentation, doit être comprise comme une attitude de bon sens, qui utilise le matériel existant. La jeune fille, dans ses nuits sans sommeil ne cesse de marmonner, souvent à partir de mots que lui fournit l'entourage, et elle raconte alors, d'une manière hallucinatoire, ce qu'elle a vécu l'année précédente quand elle soignait son père malade, à savoir des événements extrèmement pénibles, qui, loin

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